Abonnez-vous au flux Rss
Tweeter button
Facebook button
Technorati button

Marie Marot-Six

Jouer avec la lumière, transmise ou projetée, telle est sa joie


Dans la catégorie Presse

Commentaires fermés


Partagez ce site...

dimanche 01.04.2012, La Voix du Nord

Marie Marot-Six a déménagé d’Armentières à La Chapelle, dans le quartier de La Choque. Elle travaille toujours le verre qu’elle décline en travaux personnels et en commandes pour des particuliers. Avec le VRAC, elle exposera à la galerie 37 du 12 mai au 2 juin. PAR CATHERINE QUÉTELARD

Le soleil inonde la pièce. Ses rayons traversent les vitraux de la cuisine, caressent les verres de la table de salle à manger. Chez Marie Marot-Six, sa passion est présente partout par touches légères et vivantes, à son image. Dès la porte d’entrée où l’imposte donne le ton, dans les noirs et bleus : « Ce sont des verres anciens et d’autres très modernes avec des inclusions d’aluminium », détaille-t-elle. Ce vitrail reprend « la géométrie de la maison à toiture plate, explique-t-elle, ça s’intègre à l’architecture, ce n’est pas comme un tableau ». Ainsi réfléchit-elle à chaque travail qui lui est commandé.

Pour une véranda à Hazebrouck, elle imagine un soleil « très rayonnant », clin d’oeil à la Piscine de Roubaix. « Des jeunes ont choisi en cadeau pour leur mariage de faire rentrer de la lumière chez eux », dit-elle poétiquement. Et voilà des envolées jaunes qui éclairent leur maison. Elle s’adapte au goût de chacun, tantôt abstrait, tantôt plus traditionnel. La création de vitraux pour deux oculus dans une chapelle (Notre-Dame de la Paix) chez un agriculteur de Comines lui a plu. « Pas de paix sans lumière », commente-t-elle.

En ce moment, elle prépare l’exposition qu’elle « crée de toutes pièces », exprès pour la galerie 37 et qui pourra voyager après.

D’un récent voyage à Belle-Île – « enthousiasme et éblouissement » -, elle a rapporté des images, des photos, des sensations et émotions qu’elle couche sur le papier. « La fluidité de l’eau, les rochers, cette lumière qui accroche, j’aime les contrastes, les oppositions », commente-t-elle. Elle renoue avec le dessin qu’elle a pratiqué sous l’angle de la gravure aux Beaux-Arts à Lille, à 20 ans. À la plume et à l’encre, elle crée une « transposition lyrique » dans les rouges et les jaunes. De toute beauté ! Dalles de verre et verres sur socle déclinent le thème en jaune d’argent et rouge de cuivre, « les seules peintures qui laissent passer la lumière ».

Dans son atelier, en rez-de-jardin, où son mari a réinstallé les casiers, table éclairante et grande table qu’il a confectionnés pour elle, elle fait bouger les verres pour créer profondeur et mouvement. Cuisson au four, toujours délicate, fusing (collage de verre à haute température) et expérimentations occupent ses journées.

Art travers champs

Toute petite, dans l’atelier de son père, maître-verrier à Lille, elle aimait déjà « les outils, l’odeur, le verre ». Depuis 1991, elle crée dans son propre atelier, animée d’une passion intacte : « Je ne m’en lasse pas. » Durant quatorze ans, elle l’a transmise à des élèves à l’école supérieure des métiers d’arts d’Arras. Parmi eux, Ausra, qui a ouvert sa galerie atelier à Septentrion où elle propose des stages de vitrail. Sa fille Camille a son chevalet dans l’atelier mais elle se destine à l’architecture. « Elle met tout en perspective, moi tout à plat », s’amuse la maman, en montrant « cette eau qui vient du ciel » dans ses dessins de la série Belle-Île. Jouer avec la lumière, qu’elle soit projetée ou transmise, telle est sa joie. On peut la partager avec elle lors d’expositions comme les salons d’artisans d’art. Elle a participé à celui de Comines, le week-end dernier. En juin, on la retrouvera chez Babette Mullet à Sailly pour « Art travers champs ». Et du 12 mai au 2 juin, à la galerie 37, avec les amis de l’art du VRAC (Voyage rencontres activités culturelles) qu’elle a rejoint.

Lien vers l’article