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Marie Marot-Six

Le vitrail selon Marie Marot-Six ou « l’art de moduler la lumière »


Dans la catégorie Presse

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mardi 23.12.2008 – La Voix du Nord

De la vitre à la table, il est chez lui partout dans nos maisons du nord où la lumière se fait douce. Le vitrail n’a pas seulement sa place dans les églises. En modulant la lumière naturelle, il inscrit dans l’architecture d’une maison une touche d’art, un objet unique qui varie au cours de la journée et des saisons. Marie Marot-Six, passionnée de vitrail, présente sa première exposition personnelle à la galerie Regard d’argile jusqu’au 27 décembre. Visite chez elle où elle travaille. PAR CATHERINE QUÉTELARD

En montant l’escalier jusqu’aux combles où se trouve l’atelier, on rencontre devant chaque fenêtre une oeuvre de la maîtresse des lieux. Du verre coloré, souvent en jaune, travaillé, superposé, en dalle, fusionné (entre 820 et 850°), antique et soufflé à la bouche ou plat, plus ou moins transparent, serti de plomb ou cerné de terre, avec des inclusions de paille de fer, de sels d’argent ou de papier d’aluminium. Des formes géométriques, souvent carrées, côtoient des envolées fluides. Pas de fleurs, de Sainte-Bernadette ni de paon…

Sa vie de maître verrier l’a menée à l’épure. « Les gens ne savent pas qu’on peut faire des choses contemporaines », explique Marie Marot-Six d’une voix douce. Formée à l’atelier de son père, rue de la Collégiale, à Lille, elle y est d’abord exécutante tout en suivant des études aux Beaux-Arts où elle choisit la gravure. Le trait, le graphisme est premier chez elle. «  Ce sont des métiers de passion », confie-t-elle. À bonne école donc, elle peaufine sa technique et imprime sa marque, exprime sa personnalité en choisissant Braque, Lurçat, sans abandonner le vitrail ancien et la période art nouveau et art déco, fin 19 e et début 20e siècle. Connue et reconnue, elle répond à des commandes (compter 1 500 euros le m²) et cherche à satisfaire ses clients, un peu comme un architecte qui construit une maison pour ceux qui vont l’habiter. Feuilletant les pages de son catalogue d’oeuvres, elle se remémore chaque projet comme autant de rencontres. Le dernier en date, à Malo-les-Bains, un fusing dans les jaunes illumine le hall. Ailleurs, le bleu, «  ami de l’ombre », s’est imposé au nord au-dessus de la porte d’entrée. Chez d’autres, il s’offre en plateau de table. Chez elle, quelques carrés aux lignes rouges suffisent à transformer une table en teck fabriquée par son mari. Le vitrail du salon, lumineux et léger, imprime un mouvement à la fenêtre donnant à l’ouest. Au soir, les passants le découvrent tandis que, durant la journée, les hôtes le goûtent. Les créations de Marie Marot sont aériennes, fluides, élégantes, douces, généreuses.

L’harmonie qui s’en dégage s’inscrit toujours dans le cadre et ne prend pas le pas sur le reste. «  On n’est pas peintre ou sculpteur », résume-t-elle. Cet art qu’elle pratique depuis 27 ans et sur lequel elle réfléchit en s’informant de tout ce qui le concerne, elle aime aussi l’enseigner, depuis 1997, à l’école des métiers d’art d’Arras.